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L’évolution des droits de l’enfant est complexe, afin de la comprendre il faut revenir sur l’évolution du statut social de l’enfant au travers des époques.

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La civilisation romaine considère l'état d'enfance proche de l'animalité. Le mot « enfant » vient du latin  «infans» qui signifie «celui qui ne parle pas» chez les Romains. Cela illustre très bien la place de l’enfant pendant l’Antiquité.

A cette époque, les enfants, considérés comme des êtres privés d'intelligence propre, de réflexion ou encore de logique, sont éduqués dans une logique de dressage. Les parents commandent et guident l’esprit, mais également le corps de leurs enfants. Cette envie de commander le corps de l’enfant se témoigne notamment par l’emmaillotement de ce dernier, lorsqu’il est encore au stade de nourrisson, afin de modeler son corps mou et de faire de lui un futur citoyen.

Sculpture datant de l'Antiquité ; emmaillotement d'un bébé.

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Voici les différentes étapes de l'emmaillotement :

 

 

 

 

 

 

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Au Moyen Âge, contrairement à l’Antiquité, l’enfant est considéré comme un petit homme : aucune distinction n’est faite entre l’enfant et l’adulte. Les tranches d’âge n’existent pas et l’enfant rentre très rapidement dans le monde du travail. Par conséquent, l’enfant ne bénéficie d’aucune protection et d’aucun droit spécifique.

L’enfant est considéré comme un objet et fait partie du foyer. Il n’a en aucun cas sa place dans la politique ou au sein d’une structure sociale.

De plus, la Chrétienté renforce l’image de l’enfant en tant qu’être non réfléchi, sans intelligence et d’instinct mauvais, car l’enfant est représenté comme résultat du péché originel de ses parents. 

A cette époque, les adultes, se présentant comme agissant pour le bien de l'enfant et se sacrifiant pour lui, font également preuve d'un sentiment d'orgueil lorsqu'ils exigent du respect ainsi qu'une véritable soumission de sa part. L’éducation visait à briser la volonté de l’enfant et à en faire un sujet docile, c’est ce qu’Alice Miller, psychanalyste allemande du XXe siècle, a défini par l’existence d’une “pédagogie noire”. C’est une méthode d’éducation qui s’appuie sur la violence, il devient impossible pour l’enfant “de percevoir les humiliations, l’avilissement et le mépris dont il est victime, sans même parler de s’en défendre” (Notre corps ne ment jamais, Alice Miller).

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C’est à partir du XVIIIe siècle et principalement au XIXe que l’enfant commence à avoir un statut à part entière. En effet, l’apparition de la conception de la famille bourgeoise (centrée sur le foyer) change totalement le regard porté sur l’enfant, puisque le nourrisson y occupe une place centrale. Les comportements des adultes changent donc envers ce dernier.

Toutefois, la révolution industrielle modifie cette nouvelle considération de l’enfant en une main d’oeuvre docile et exploitable. Les enfants se retrouvent exploités : ils travaillent 15 heures par jour, dans des mines, des forges, des fabriques, des ateliers, … Ils sont largement utilisés et tout cela pour une rémunération environ 4 fois inférieure à celle d’un homme. Ce n’est qu’à partir du milieu du XIXe siècle qu’une réelle prise de conscience apparaît, qui donne naissance à une première législation qui concerne la protection de l’enfant au travail.

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  • En 1841, une nouvelle loi fixe l’âge minimum du travail en France à 8 ans, ainsi que la durée maximum de travail à 12 heures par jour.

  • En 1874, l’âge minimum passe à 12 ans. Le travail sous terre est alors interdit pour les enfants, cette loi réduit considérablement l’utilisation de la main d’oeuvre enfantine.

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Grâce à la découverte des microbes et à l'utilisation de la prévention des maladies, Pasteur incite le gouvernement à débuter des campagnes d'avertissements sur l'hygiène. En effet à l'époque elle est rudimentaire : on ne se lave pas les mains avant de passer à table ou en sortant des toilettes, favorisant ainsi la prolifération des microbes. Lorsque Pasteur fait ses découvertes, de nombreuses affiches pour la santé publique sont publiées et peu à peu la population prend de nouvelles habitudes : de nouveaux gestes visant à réduire le nombre de maladies contagieuses.

Affiche de santé publique diffusée dans les écoles

Les progrès de l’ère pastorienne (qui favorisent la diminution de la mortalité infantile) et l’apparition d’une préoccupation éducative de la part de l'Etat et du Clergé permettent une amélioration considérable du statut de l’enfant.

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Le 24 juillet 1889, une nouvelle loi vise à protéger les enfants maltraités et moralement abandonnés. Plus tard en 1898 une autre loi prévoit l’aggravation de la peine lorsque l’agresseur de l’enfant est son ascendant ou son tuteur.

Ces deux lois contribuent à faire avancer le statut de l’enfant, une véritable reconnaissance est mise en marche. L’enfant occupe alors une place réelle dans la société.

Pendant le XXe siècle, sa place sera encore plus importante, ce siècle étant le siècle des droits de l’enfant.

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